Catherine Solaris

La plupart des gens qui ont une spiritualité quelconque ont un but commun, celui d’évoluer, de devenir la meilleure version de soi-même. Beaucoup parmi nous utilisons tous les moyens que nous trouvons pour faire un travail sur nous-mêmes. Que ce soit des moyens courants : psychologues, thérapeutes, etc. ou encore des moyens énergétiques : soins Reiki, nettoyage des chakras, etc.

Parmi ces méthodes, certaines donnent un résultat franc et immédiat, tandis que d'autres nous laissent l’impression d’avoir amorcé quelque chose, sans le conclure. Bien sûr, dans d’autres cas, on aura le sentiment que la méthode a carrément échoué. Si le Reiki m’a souvent causé des éveils, il m’a aussi laissé faire tout le reste du travail par moi-même. Ce fut une méthode très efficace, mais certainement pas miraculeuse. Ce qui est tout à fait normal et courant. On doit agir, se laisser donner un coup de pouce, puis continuer à passer aux actes et à réfléchir pour arriver au bout de la route.

Certaines choses que l’on tente de régler font parties du passé. Des souvenirs nocifs qui remontent à la surface, quoi que l’on fasse. Qu’on en parle, qu’on utilise des méthodes de libération… il y a toujours des moments, des situations pour faire ressurgir ces souvenirs négatifs à notre mémoire, et donc, dans notre présent. On peut les chasser, mais ils reviennent à nouveau.

Ce qui est étonnant, c’est lorsqu’une situation tout à fait inusitée se présente, et… nous enlève un poids de ce type.

Un jour, j’ai eu un avis de la poste me disant avoir reçu un colis. Un colis que j’attendais… depuis 1 an et demi… qui était enfin arrivé à destination. J’attends une première journée (pluvieuse) et décide d’aller le chercher le lendemain. Il fait beau, la température est clémente, c’est agréable. Je décide donc d’aller faire des achats après ma visite au bureau de poste, car la journée est propice pour une promenade.

Premier arrêt, qui se passe très bien. Étant dans un quartier où je vais moins souvent, je décide de passer à un magasin pour faire quelques achats de vêtements dont j’ai besoin. Je ne trouve qu’un seul morceau, mais peu importe, j’avais envie de me balader, alors je poursuis ma route (la plus longue) en direction de la maison.

Sur le chemin, je me souviens qu’il y a un autre magasin où je peux trouver des vêtements à prix modiques. J’arrête là-bas et ramasse quelques autres trucs. C’est arrivé à la caisse que le moment important se produisît.

J’étais derrière une femme et un homme arrive… et passe devant elle. Mais, il observe ensuite les gens autour de lui et se ravise. Il laisse passer la dame en lui disant qu’elle était là avant lui et me dit la même chose aussi. Je lui dis qu’il est poli et que c’est agréable, car souvent les gens passent devant sans se soucier des autres. Il me répond que ça devrait toujours se passer ainsi, qu’on devrait tous avoir du respect les uns envers les autres, mais surtout, que les gens devraient aussi réagir quand ils constatent qu’un autre agit incorrectement… et la conversation prend une direction intéressante…

Il vient du même quartier de Montréal que moi, un endroit où j’ai habité avant. Un quartier qu’on peut facilement qualifier de ghetto. Qui a laissé en moi, non pas seulement des souvenirs (bons et mauvais) mais aussi une attitude, une façon d’aborder le monde, d’agir et de réagir. Ce quartier est en ancré en moi, profondément. Il me « hante » parfois encore, même si je n’y suis plus. Et ce que l’homme me dit… retire cette lourdeur du passé. Sans le savoir, il retire un poids de mon cœur. Voilà, c’est fini, tout bonnement, comme ça.

Des années à y penser, à tenter de changer, de se libérer… et ces quelques minutes, pour retirer tout ce poids, d’un seul coup. Quelques phrases d’un pur inconnu, dans un magasin où je ne devais pas aller ce jour-là, faire des achats qui n’étaient pas prévus ce jour-là.

C’est des moments comme ça qui me laissent toujours perplexe… ce n’est certainement pas une coïncidence, car j’avais un sacré effet de « déjà vu ». Pour moi, les « déjà vu » sont toujours des signes que je chemine sur la bonne route. Comme si cet homme était venu s’y placer pour retirer un obstacle de mon chemin. Enlever une pierre afin que j’évite de trébucher pour mes projets à venir, mon futur que je suis en train de construire.

Je suis sortie du magasin le sourire aux lèvres et suis retournée chez moi le cœur léger et chantant. Un moment unique, un poids sur le cœur enlevé… une perception de la vie modifiée et des espoirs renouvelés.

Des moments comme ça, je vous en souhaite aussi!

Catherine Solaris